A la découverte de Truman Capote. Le hasard des cartons m’a fait rencontrer ce livre : La traversée de l’été.
Grady Mc Neil a dix-sept ans et vit à New York. Ses riches parents partent en vacances en Europe et la laissent pour la première fois seule dans un grand appartement. C’est l’été et il fait très chaud dans la ville. Sur Broadway, Grady se gare dans un parking…où elle rencontre Clyde, le gardien. Un beau jeune homme nonchalant qui semble au début amusé par cette jeune petite bourgeoise… Puis, bien sûr, ils tombent amoureux… Un couple hétéroclite et Peter, grand ami de Grady, le dandy protecteur…
Comme cela nous est expliqué dans la présentation du roman, il s’agit d’une ébauche de roman, d’une oeuvre inachevée : la toute première écrite par Capote lorsqu’il avait dix neuf ans. « Certains éléments tendent à prouver qu’il ne souhaitait pas voir ce texte publié, et pourtant, dans des lettres plus tardives à un ami, il laisse entendre qu’il n’exclut pas entièrement cette idée. » C’est pourquoi la publication a tout de même été décidée après sa mort.
Ne connaissant pas les autres œuvres de l’auteur, je ne peux pas parler de « ce que l’on retrouve de Capote dans cette oeuvre ». En revanche, il est vrai que le style est riche, dense et parfois complexe. Une intrigue simple racontée avec volupté : l’écriture se veut aérienne, très imagée. Pas de lourdes descriptions de New York ou autre. L’accent est mis sur les sensations, les sentiments, les pensées. Chaque personnage suit une sorte de parcours initiatique en peu de temps. L’ensemble est également un peur « torturé »… sans doute la personnalité déjà obscure et difficile de Truman Capote émergeait-elle déjà…
De part son inachèvement, le récit est cependant parfois décousu et risque de frustrer le lecteur. A lire donc non pas pour l’histoire en elle-même à prendre plutôt pour une tranche de vie, mais pour la découverte de la naissance d’un style.
« Grady qui n’avait jamais passé un été à New York ignorait qu’il existât des nuits pareilles. La chaleur ouvre le crâne de la ville, exposant au jour une cervelle blanche et des nœuds de nerfs vibrant comme les fils des ampoules électriques. L’air se charge d’une odeur surnaturelle dont la puissance âcre imbibe les pavés, les recouvrant d’une sorte de toile d’araignée sous laquelle on imagine les battements d’un cœur. »
Egalement à découvrir, le film Truman Capote de Bennett Miller (2006) avec dans le rôle titre l’excellent Philip Seymour Hoffman.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18409852&cfilm=61095.html
Il retrace l’enquête menée par l’auteur sur le criminel responsable d’une série de meurtres, ce qui fera l’objet de son livre De sang-froid.