Extrait : « Les éléments m’ont permis de continuer à vivre. Le bateau de sauvetage n’avait pas sombré. Richard Parker est resté caché. Les requins continuaient de rôder mais ne passaient pas à l’attaque. Les vagues m’éclaboussaient, mais elles ne m’emportaient pas. J’ai regardé le cargo tandis qu’il coulait avec des borborygmes et des éructations. Les lumières ont clignoté, puis elles se sont éteintes. Du regard, je cherchais ma famille, des survivants, un autre bateau de sauvetage, n’importe quoi qui me donnerait un peu d’espoir. Rien. Rien que de la pluie, des vagues d’océan noir en maraude et les débris flottants de la tragédie. »
Voici un livre qui m’a vivement été conseillé par ma moitié et il a bien fait ! Par moment déroutant, le roman prend tout son sens dans les dernières pages. D’une sorte d’odyssée originale, le récit bénéficie d’une seconde vie grâce à sa chute. Le roman est à la fois initiatique, poétique et philosophique. Il se compose de trois parties bien distinctes : en Inde, autour du Zoo dont le papa de Pi est propriétaire, puis l’errance dans le Pacifique et enfin l’Après errance. Chacune de ces étapes nous plonge dans une atmosphère différente et nous transporte peu à peu dans une réflexion sur le monde et sur l’homme. Mais je vous rassure, ce n’est en rien « prise de tête »… juste une réflexion qui se déroule peu à peu, en même temps que celle de Pi et de ce qu’il vit. Au début, j’ai donc suivi tranquillement le cours du livre. Tout d’abord transportée par les images poétiques du zoo et de l’Inde, j’ai ensuite suivi l’errance de Pi dans le Pacifique parfois un peu attendue mais tout de même avec quelques surprises…une sorte de Robinson Crusoe sur une barque…et pas tout à fait seul… Jusque là, je me laissais entraîner assez nonchalamment par l’histoire et les images mais sans grande « passion ». C’est alors que cette dernière se révèle lors de la troisième partie. Et c’est là que je ne peux évidemment en dire plus. A vous de plonger ! Et du coup, je le recommande vivement car ce roman fait vraiment voyager avec poésie et fait aussi réfléchir sur le sens de pas mal de choses…
Impossible non plus de ne pas parler de l’adaptation cinématographique L’Odyssée de Pi , passée un peu inaperçue de part chez nous, et que j’ai trouvé très très proche du roman. Une grande qualité d’image et de représentations poétiques nous amène dans une dimension onirique peut-être même encore plus prononcée que dans le livre. J’avais la crainte de la mise en images de la solitude de Pi mais le film nous emporte vraiment dans l’aventure et laisse le spectateur voguer sur la pensée de Pi et ainsi laisser émerger sa réflexion…
Comme d’habitude, voici un petit extrait pour vous donner envie d’aller voir le film….après avoir lu le livre…
