Kengah la mouette a perdu sa troupe et vient s’échouer sur la tour Saint Michel de l’église de Hambourg. Ses derniers mots iront à Zorbas, un chat grand noir et gros. Celui-ci, décontenancé mais attendri, lui fera la promesse de prendre soin de son oeuf, d’élever le bébé mouette et surtout de lui apprendre à voler. Désemparé, le chat grand noir et gros demande de l’aide aux autres chats du port. Tous vont alors faire leur possible pour aider à la petite Afortunada.
Un court roman aux allures de conte merveilleux… Tout comme les enfants, le lecteur reste sous le charme d’une jolie histoire dont on devine la fin. Mais le plaisir est dans la saveur du récit.
La légèreté et la fraîcheur de la narration donnent envie de tourner les pages et de savoir si la mouette pourra ou non voler !
Comme dans « Le vieux qui lisait des romans d’amour », Luis Sepulveda pose sur son récit une touche d’écologie, de nature, de tendresse et de poésie….Il le fait ici à travers les yeux de chats et de mouettes…
En bon conte qui se respecte, la petite leçon finale, la morale nous fait refermer le livre d’un air songeur, tout de même le sourire aux lèvres…
Enfin, dans cette édition de Métaillé / Seuil, les illustrations de Miles Hyman (que j’ai découvert à l’occasion et que j’aime beaucoup), crayonnées en noir et blanc accentuent le côté naîf et enfantin du récit. Le lecteur se laisse alors bercer par les mots, retournant en enfance, écoutant un conte…
« Zorbas resta sur le balcon, avec l’oeuf et la mouette morte. Il se coucha en faisant très attention, et attira l’oeuf contre son ventre. Il se sentait ridicule. Il pensait aux railleries que pourraient faire les deux voyous qu’il avait affrontés le matin si jamais ils le voyaient. Mais une promesse est une promesse et, réchauffé par les rayons du soleil, il s’assoupit avec l’oeuf blanc taché de bleu tout contre son ventre noir. »
« -Voler consiste à pousser l’air vers l’arrière et vers le bas. Ah bon ! Voilà quelque chose d’important, marmonnait-il, le nez fourré dans ses livres.
-Et pourquoi je dois voler ? demandait Afortunada, les ailes bien collées contre le corps.
-Parce que tu es une mouette et que les mouettes volent. C’est terrible ! Terrible que tu ne saches pas le faire ! répondait Jesaitout.
-Mais je ne veux pas voler. Je ne veux pas non plus être une mouette. Je veux être un chat et les chats ne volent pas, protestait Afortunada »
Notre Baghera… sans mouette
Jolie histoire, j’avais bien aimé 🙂
oui, un joli conte