Tuer le père Amélie Nothomb

nothomb Comme à chaque rentrée littéraire, Amélie Nothomb nous livre un nouveau roman. Celui-ci intrigue par son titre énigmatique. « Tuer le père » n’est bien sûr pas à prendre au premier degré, connaissant l’esprit original de l’auteur….et en effet, le sens n’est pas explicite au premier abord. En revanche, pas d’inquiétude à avoir : rien de macabre ni de morbide au détour de ces mots.

Le lecteur va se trouver plongé dans une petite famille : un jeune homme perdu, rejeté va être adopté par un maître de la magie et sa femme. Il va grandir, nourrissant de bien étranges sentiments… A vous de découvrir le reste.

Bien sûr, l’univers d’Amélie Nothomb est toujours là, étrange, original et surprenant. Des personnages qui sortent du commun, des liens profonds et touchants. Toutefois, j’ai trouvé le roman plutôt court : le récit s’achève bien mais la narration aurait pu à mon sens être davantage enrichie, développée. La lecture m’a été agréable mais un sentiment de frustration demeure, comme un goût de « trop peu ». 

Cela dit, l’intrigue ne laisse pas indifférent et provoque chez le lecteur des sentiments très variés comme la fascination, l’agacement ou encore la curiosité.

Un petit extrait :

« Le lendemain, vers seize heures, Joe frappa à la porte d’une maison située près de la voie ferrée. Personne ne répondit. Il s’aperçut que ce n’était pas fermé et il entra. Sur le canapé du séjour, un homme dormait, son journal sur la tête. Joe vint enlever le journal et contempla celui qui siestait. Il pouvait avoir trente cinq ans. Ses traits dégageaient une sérénité extrême. […] Joe se demanda s’il était mort et posa son oreille sur sa poitrine.

– Qui es-tu ? dit celui que ce contact avait réveillé.

– Je suis Joe Whip. Etes-vous Norman Terence ?

– Oui.

L’homme s’assit, s’étira et contempla l’adolescent en fronçant les sourcils.

– La porte n’était pas fermée. Je suis entré.

– Veux-tu un verre de lait ?

– Vous n’avez pas plutôt une bière ?

– Non. Et je vais te chercher ce lait.

Norman revint avec deux verres de lait. Ils burent silencieusement. Joe attendait que l’adulte lui demande ce qu’il voulait. Mais il ne disait rien, comme si n’importe qui avait le droit de venir chez lui sans justification.

– Je veux que vous soyez mon maître, finit par dire Joe.

– Je ne suis, et ne serai le maître de personne. »

About the author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *