Et voilà. J’ai enfin découvert ce premier roman qui me faisait de l’œil depuis longtemps sur mon étagère.
Ce roman autobiographique est très intéressant car il raconte les événements tragiques du Burundi et du Rwanda, vus, ressentis et (non) compris par le jeune narrateur. En effet, ce récit fait à travers le regard de l’enfance, de l’innocence rend la situation encore plus absurde et cruelle.
Après une première moitié du roman où l’on s’installe sous les bougainvilliers, dans les rues qui sentent la citronnelle…Où on court, on joue parmi ces enfants « voleurs de mangues »…La seconde moitié nous plonge dans le drame.
Même derrière ces jeux insouciants, cette poésie, l’auteur parvient à nous faire ressentir le danger qui gronde : les regards, les messes basses des adultes…quelque chose se trame.
Ce choix d’un narrateur enfant nous fait donc percevoir les événements, leur violence à travers lui. Comme l’enfant, Gaby, on ne comprend pas.
Peut-être aussi ce choix peut-il s’expliquer comme une mise à distance de sa propre expérience ?
En tous cas, très belle lecture. Ecriture très abordable, simple, poétique mais qui vous empoigne le cœur.
« Au Rwanda,cette chose qui n’était pas la guerre dura trois longs mois. Je ne me souviens plus de ce que nous avons fait durant cette période. Je ne me souviens ni de l’école, ni des copains, ni de notre quotidien. A la maison, nous étions à nouveau tous les quatre, mais un immense trou noir nous a engloutis, nous et notre mémoire. »
Voici un lien (sans Spoiler) d’un entretien de l’auteur à France Inter
Et je vous invite à aller voir la chronique Vidéo de Pikobooks sur Petit Pays notamment, comme également son blog/site très riche.