Après une discussion avec l’auteure au Salon de Nice au début du mois de Juin, je viens de lire ce roman très intense. D’une part, à cause de la thématique (un viol collectif sur une adolescente) mais surtout par le traitement choisi. En effet, nous ne « lisons » pas son histoire mais nous nous la remémorons avec la narratrice, quadragénaire, au rythme de sa mémoire qui refait surface après un oubli, une amnésie quasi-volontaire. C’est alors que le lecteur comprend que le véritablement sujet est le silence, sous toutes ses formes : de la victime, de l’entourage, du temps qui passe (et efface ?) Et pour ma part, la pesanteur bouleversante de ce roman réside en ces non-dits qui refont peu à peu surface, notamment à travers une lettre qu’écrit la narratrice à la veille du procès. Ce choix épistolaire est aussi intéressant car le « tu » devient presque le lecteur, on se sent proche et privilégié de ces confidences. Hélène parvient enfin à coucher les mots sur le papier. C’est toute cette exploration profonde d’un être brisé qui m’a touchée, ce pouvoir des mots.
L’écriture est très instinctive, directe et très personnelle. Elle ne s’attarde pas sur ce qu’on sait, ce qu’on imagine… Mais sur l’essentiel : comment vivre l’après.
J’ai lu ce roman très rapidement, happée par les chemins de l’esprit d’Hélène.
Je vous le recommande vivement.