« – Si un invité meurt inopinément chez vous, ne prévenez surtout pas la police. »
« La liberté ne peut s’embarrasser de suspicion. »
« Existe-t-il vacances plus profondes que de prendre congé de soi-même ? »
Las de mener une vie insignifiante, Baptiste Bordave va usurper l’identité d’un individu venu par hasard mourir chez lui… Il va devenir Olaf Sildur. Qui est-il ? Que fait-il ? Rien ? Dormir, manger, boire du champagne avec une femme sublime ? Un changement radical de vie va alors s’opérer à partir d’un acte arbitraire, sciemment décidé par le héros, un « fait du prince ».
Une sorte de conte de fée moderne, accès à un type d’idéal de vie : oisiveté, liberté, argent à profusion, belle et charmante compagne… Le lecteur se laisse absorber dans la torpeur ambiante, ce non-faire délectable mais lourd à la fois. Comme le héros, il tentera toutefois de donner un sens à tout cela alors qu’il suffit de se laisser porter par le « surréalisme » de l’intrigue : la magie des lieux, cette villa luxueuse retenant les personnages presque malgré eux, la « piscine à champagne » qui nourrit la belle Sigrid… Sigrid, fantasme transparent qui prend peu à peu forme et sens…et Biscuit, le gros chat indolent et dédaigneux…
Un dernier roman fidèle à son auteur, agréable à lire, mettant en place un univers et une atmosphère sensibles et prenants. Toutefois l’intrigue et la structure demeurent assez classiques et n’étonne pas, tout comme le dénouement plutôt attendu.