Extrait 4eme de couverture :
Francine R. a été arrêtée avec sa sœur par la Gestapo à Pouilly-sous-Charlieu, dans la Loire, le 6 avril 1944, pour les faits de résistance de leur frère Joannès. Elles subiront la question à la prison de Roanne, puis feront un séjour à celle de Saint-Etienne. De là, elles partiront dans un convoi de femmes pour la prison de Romainville, une étape sur le chemin de la déportation en Allemagne. Arrivées au camp de Ravensbrück, elles seront séparées, sa sœur expédiée en camp de travail à Hanovre, Francine à celui de Watenstedt dans les usines d’armement Hermann Göring. Libérée par la Croix-Rouge suédoise en mai 1945, elle fera un séjour en Suède avant de rentrer en France. A son retour à Pouilly-sous-Charlieu, elle pèse alors 33 kilos, et retrouve sa sœur qui a elle aussi survécu. […]
Francine R. était une cousine de la grand-mère paternelle de Boris, elle est décédée en 2003 à l’âge de 81 ans.
Mon avis :
Au début de l’ouvrage, l’auteur explique qu’il a enregistré le témoignage de Francine, conscient de son devoir de transmission. Quelques années plus tard, il opte pour la forme de la bande dessinée. Les cartouches narratifs deviennent alors la voix de Francine avec les imperfections de l’oral qui reflètent alors précisément ses émotions. Nous entendons véritablement la voix de Francine au fil des vignettes. De plus, Boris Golzio apporte des précisions historiques qui permettent parfois d’avoir le contexte exact que Francine ne connaissait pas forcément au moment des faits.
Je me suis ainsi retrouvée sur les traces de Francine et sa sœur : son aide au maquis résistant auquel appartenait leur frère, puis leur arrestation, leur déportation et enfin la libération. L’authenticité et la brutalité de la narration s’associent à la simplicité du graphisme qui en devient parfois violent. Les images que nous connaissons apparaissent dans notre esprit et ajoutent de l’horreur à cette histoire.
J’ai beaucoup apprécié l’efficacité de la progression du témoignage. J’ai retrouvé de nombreux aspects de cette terrible machination mais surtout du point de vue de Francine. Nous vivons son parcours de l’intérieur. C’est une lecture très intime de l’Histoire que nous fait vivre Boris Golzio. Nous sommes plongés avec elle dans les mécanismes complètement fous des camps. Même en ayant déjà lus d’autres témoignages de cette période, celui-ci se distingue par le support de bande dessinée mais aussi par sa narration brute et le parcours de résistante de Francine.
Par cet ouvrage, Boris Golzio a fait revivre Francine dans nos esprits et l’hommage est grand.
Merci à @steffdepikiti pour le conseil lecture et à @mediatheques_casa pour l’avoir sur ses étagères.