Minuit dans la ville des songes de René Fregni chez Gallimard

Au début bousculée, j’ai fini par suivre la trace de ce  jeune rebelle marseillais au fil de ses échappées  : déserteur de l’école, de l’armée, de la prison, il trouvera sa voix dans les mots.

Incipit : “Un minot

Maintenant je vis dans une maison au bord de la forêt. Vers cinq heures du soir, l’hiver, je fais du feu dans un poêle en fonte noir et je relis de vieux livres. Je lis trois pages, je regarde la danse des flammes, je m’endors un peu, je rattrape mon livre, tourne deux pages, ajoute une bûche… Je serai bientôt vieux. Je dors souvent.”

Roman largement autobiographique, l’auteur nous confie son parcours initiatique à travers les mots, la lecture, la littérature. Les mots seront sa force, son espoir, son issue.

Il découvrira la puissance de la littérature en prison et non sur les bancs de l’école. Une rencontre, un partage, une confiance, l’amour inconditionnel d’une mère vont permettre à René Fregni de se (re)construire.

Un voyage au sens propre comme figuré, à travers l’Europe et à travers les songes.

C’est le premier roman que je lis de cet auteur. Même si j’ai eu un peu de mal à m’attacher au personnage de René au début, j’ai fini par mieux le suivre à partir du moment où il retrouve Ange-Marie en prison.

J’ai trouvé assez fascinant d être témoin de cette construction : un jeune homme perdu et en rébellion va se construire au fil des mots, des rencontres et des rebondissements de son parcours.

Ce roman m’a vivement donné envie de (re)lire beaucoup d’œuvres lues et évoquées par René Fregni. Replonger dans des textes fondateurs. 

Minuit dans la ville des songes de René Fregni fait partie des récits qui infusent en vous, qui prennent encore plus de consistance le temps passant.

Il a également suscité ma curiosité : lire un autre de ses titres Je me souviens de vos rêves, également autobiographique. A suivre…

4eme de Couverture :

“J’avais été jadis un voyageur insouciant. Je devins un lecteur de grand chemin, toujours aussi rêveur mais un livre à la main. Je lus, adossé à tous les talus d’Europe, à l’orée de vastes forêts. Je lus dans des gares, sur de petits ports, des aires d’autoroute, à l’abri d’une grange, d’un hangar à bateaux où je m’abritais de la pluie et du vent. Le soir je me glissais dans mon duvet et tant que ma page était un peu claire, sous la dernière lumière du jour, je lisais. J’étais redevenu un vagabond, mal rasé, hirsute, un vagabond de mots dans un voyage de songes.”

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